Bien loin de moi

Que nous faut-il de plus ? Le monde et moi, objet sujet, enfin je ne sais plus…

Le bonheur semble spatial, c’est un endroit, une terre, un mystère au loin.

Mais il est temporel, regardant du haut de son cou serpentin, les mystères que nous sommes.

Le bonheur n’a rien d’une quête, il n’a rien d’un état d’esprit, d’une modalité d’existence… Il n’est rien qu’un monstre muet, aux yeux crépuscules, maudissant la vie et son devenir. Il n’est rien que le présent sans avenir, un soleil sans rayon, un jour sans nuit que l’on cueille pour le tuer.

Je préfère ma sombreure, mon monstre aurore. Je préfère ne pas choisir, car la liberté n’est pas choix mais sentence. Tu es libre et maintenant sois.

Devenir, métamorphose, celui que l’on montre, le monstre, c’est moi.

C’est moi, celui qui vit comptant ses pas, ses pieds sont ses choix, c’est moi.

Moi au gouffre, venu au monde, je viens suivant les pas du moi, je suis les pas du moi, mais je ne suis pas moi…

Regard et corps, c’est ma vie. Pensées, ombres de ma lumière. Qui croyait être lui-même ? Celui-là me paraît bien loin.