Pour un monde qui danse

Au milieu du vacarme le jazz se lance.
Les chaises aussi sont lancées, loin sur les côtés.
Et les tables grincent au sol pour laisser place à la danse.
Et la danse tape le sol et l’air, yeux et corps.
Les panses s’entrelacent, se quittent, se retrouvent.
Des agilités s’exhibent, des sensualités s’agitent.
Au diable les affétés, aux anges les échevelés.
Et les mains s’empoignent, les regards se croisent.

L’important c’est le mouvement, faut que ça bouge !
La mort a pour visage la fatigue, ne jamais s’épuiser!
Le mouvement, toujours !
La question, la seule et unique question du mouvement, ça n’est pas pourquoi mais quoi. Bouger quoi? Le corps, l’esprit, les autres, le monde, la vie …?

La danse pour seule pensée. Les corps – le tien ou le mien – partagent un monde, sont des mondes. Un monde dense accepte et propose la danse. Et le monde alors danse et se densifie. Par le jeu se crée le nous. Ensemble pourrions-nous nous densifier ? Accepterons-nous cette danse?